Qui ?
Je m’appelle Claude Brouir. Je suis Belge, de la région de Namur, capitale de la Wallonie, partie sud francophone du pays. Je suis quinquagénaire.
Je suis divorcé, et j’ai deux fils, de 26 & 25 ans, Aurélien, infographiste qui a mis en place ce blog, établi avec sa compagne à Toronto, au Canada et Romain, en charge de la coordination administrative d’un centre de compétences en économie sociale, qui vit dans notre Basse Sambre natale. Ce sont des amateurs de football, américain pour l’un, « anglais » pour l’autre.
Mon parcours professionnel s’est fait en majeure partie dans « le secteur à profit social » : le monde associatif, les institutions publiques ou la politique. Seule exception, une période de quatre ans comme commerçant, dans le tourisme fluvial avec ou sans restauration.
Je suis engagé politiquement au sein d’Ecolo, les Verts francophones belges, au niveau national où j’ai fait partie de la présidence collégiale, et au niveau local où j’ai été élu communal, et même au niveau européen, puisque j’ai eu un mandat de conseiller financier au sein des « European Greens ».
Je me suis mis au vélo en 2004. C’est devenu mon sport, après avoir plutôt été auparavant un joueur de tennis de table. Je m’y suis mis d’abord de façon individuelle, dans un souci de perte de poids, puis en club, avec les cyclos de Marchovelette, où roulait chaque dimanche un ami pongiste, ainsi qu’avec le club « La Roue Libre » à Beauraing.
Je suis aussi devenu un cycliste quotidien, principalement lorsque j’ai décidé de renoncer, et cela a duré 8 ans, à disposer d’une voiture : mon vélo pliant m’accompagnait alors partout.
Quoi ?
J’ai choisi de réaliser un tour à vélo qui est un mode de voyage qui permet de faire un effort physique, d’être au grand air, de prendre les petites routes, de découvrir à vitesse réduite les paysages et les sites… Qui permet de « prendre le temps » et de faire des rencontres au gré des étapes.
Le projet initial était de relier les capitales des 28 pays membres de l’Union Européenne, en un an et 16000 kilomètres…
Diverses raisons ont nécessité de réduire la durée à trois mois et demi, ce qui permet de parcourir environ 5000 kilomètres. Le trajet reliera donc les capitales des pays qui sont à la fondation de l’Europe, avec départ et arrivée à Bruxelles, via les villes d’Amsterdam, Berlin, Rome, Paris et Luxembourg. C’est un voyage d’une centaine de jours, avec environ 75 jours roulés.
Pourquoi ?
Ce voyage a à la fois une motivation individuelle et une dimension collective.
Il est d’abord conçu comme une pause personnelle, un temps de break. En quelque sorte la pause que je n’ai pas faite, comme souvent le font les jeunes, avant d’entamer les études supérieures.
Mais j’ai souhaité donner à ce moment personnel également un sens collectif.
Triple guérison personnelle
Guérir la tête
D’une mauvaise pioche professionnelle, le métier de commerçant demandant des dispositions personnelles qui étaient hors de ma zone de confort et qui, si le résultat commercial ne fut pas mauvais, a nécessité un prix trop élevé en énergie, en indisponibilité physique et mentale, en déséquilibre personnel.
Guérir le coeur
D’une séparation subite et subie, nécessitant un long travail de deuil et de lâcher prise.
Guérir le corps
De la survenance d’un cancer qui a profité de la fragilité causée par ce choc émotionnel pour attaquer un lieu de faiblesse naturelle et héréditaire.
Donner un sens collectif
Outre l’aspect personnel, j’ai aussi souhaité que ce voyage soit collectivement utile en véhiculant quelques messages qui me tiennent à cœur
Soutenir l’Europe
Visiter les capitales des fondateurs de l’Europe, c’est en quelque sorte saluer les pionniers de cet espace de paix qu’est l’Europe, aujourd’hui fortement remise en cause par le repli sur soi et les protectionnismes nationaux, et qui après s’être construite sur la notion de liberté, doit poursuivre son édification sur le terrain de l’égalité et des justices, fiscale et sociale notamment…
Soutenir un monde plus vert
Choisir un mode de déplacement doux, promouvoir les énergies vertes, solliciter l’hébergement chez l’habitant, c’est choisir un mode de vie qui questionne notre rapport à la consommation et notre utilisation des ressources ; qui questionne la pertinence d’une économie de propriété et d’accumulation plutôt qu’une économie d’usage et de partage.
Conscientiser à la relation entre santé et environnement
Notre mode de vie nous empoisonne… Parce que notre mode de consommation basé sur la plus grande quantité au plus petit prix, plutôt que la consommation raisonnée au juste prix, encourage un mode de production qui empoisonne l’air, l’eau, la terre, les matériaux ou les aliments… Tous ces poisons qui nous intoxiquent au quotidien dans ce que nous mangeons, buvons, respirons ou touchons…
Comment ?
En tandem…
J’ai découvert le tandem en 2008… c’est une magnifique façon de partager l’effort à deux ! Autant rouler à deux en vélo solo peut être difficile si on n’a pas le même rythme, l’un se freinant pour attendre l’autre, et l’autre se mettant en surrégime pour rester au contact de l’un, autant le tandem permet le respect des capacités de chacun : les deux produisent un effort à leur mesure, et l’embarcation avance dans tous les cas !
Pour ce voyage, le vélo utilisé sera un Trimobil, vélo de fabrication allemande, dont la disposition des sièges permet davantage le dialogue que sur un tandem classique où les deux membres sont l’un derrière l’autre. Pour ce voyage, le copilote ne sera pas fixe : il s’agira d’une personne qui pourra changer chaque jour, venue du pays traversé ou de mon pays d’origine pour m’accompagner pour l’une ou plusieurs étapes… Vous, peut-être ?
Solaire…
Avec son équipement et les bagages, le Trimobil est un vélo lourd… Afin de parcourir en moyenne 75 kilomètres par jour, 5 jours par semaine, et résister à la répétition des efforts pendant 3 mois et demi, une assistance électrique équipe le vélo…
Afin de pouvoir être autonome, et éviter de devoir se brancher sur le réseau afin de recharger les batteries, avec de l’électricité qui pourrait avoir sa source dans les énergies fossiles ou le nucléaire, le vélo est équipé de quatre panneaux solaires qui assurent une recharge en continu des batteries avec de l’électricité à coup sûr verte.
Via des petites étapes définies…
Pour un premier voyage au long cours, j’ai choisi la sécurité d’une programmation assez précise des étapes, ce qui permet de maîtriser leur kilométrage, et ainsi rassurer les copilotes, d’éviter le stress de la recherche d’hébergement et, en déterminant les moments de passage dans les villes étapes, de permettre à ceux qui le souhaitent de venir rejoindre l’expédition.
Seul inconvénient : en cas de pépin empêchant de rouler comme prévu, il faudra quand même rejoindre l’étape, par un autre moyen…
Et étape chez l’habitant.
Chaque étape fait l’objet d’un contact préalable via divers réseaux… Le réseau de solidarité entre cyclotouristes « Warmshowers » ou des baroudeurs « Couchsurfing », sans oublier les membres des parti vert du pays traversé, pour de l’hébergement gratuit, les hébergements d’hôtes « AirBnb » pour de l’hébergement à petit prix… Il restera la tente là où aucun accueil chez l’habitant n’est possible…